Polisse

Réalisé par Maïwenn

Avec Karin Viard, Joey Starr, Marina Foïs

Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

Les personnages les plus présents

Voilà le film dont on a tant entendu parler, nominé un nombre de fois incalculable aux Césars et qui propose Joeystarr dans un des rôles principaux. Effectivement, il aura fait parler ce film, surtout par la présence de l'ancien rapper. Bon mais passons sur les côtés "people" du casting pour se concentrer sur le film.

Polisse nous propose de suivre froidement des policiers de la brigade de protection des mineurs et il est légitime de penser rapidement que la promesse est quelque peu faussée. La froideur est annoncée mais mal assumée et le film se veut un peu trop bienveillant pour ses policiers pour être tout à fait honnête. En fait, je pense que la volonté de Maïwenn était bien là mais elle ne pouvait pas écorcher ses acteurs sur un sujet aussi grave. Alors, elle fait dans la demi-mesure, la demi-teinte.

Des moments touchants

En effet, la façon de filmer, la véritable réussite du film, est très réaliste, donnant un cachet de vérité (à l'image de Tavernier dans L.627), tellement réaliste qu'elle a dû insister sur le côté humain et bienveillant des personnages. Joeystarr entre dans ce cadre, il est une espèce d'excité mais il fallait qu'il ait un bon fond, d'autres exemples parsèment le film. Dans le même genre, elle est allée chercher des cas qui impliquent tantôt des gens des quartiers, des riches, des musulmans, des bon français, tout un panel pour montrer que ces choses là touchent tout le monde. Louable, certainement, mais trop visible à l'écran. Du coup, le parti-pris est moins intéressant et on perd un peu ce côté réaliste.

La performance de Marina

Niveau casting, il y a du bon et du moins bon. On va régler le cas Joeystarr a qui on n'a pas demandé grand chose finalement sinon se prendre la tête dans les mains. Honnêtement, je ne comprends pas sa nomination aux Césars. Reste qu'il y a de belles interprétations et je souligne en particulier celle qui m'a bluffé : Marina Foïs qui clôture le film. A noter que je n'ai pas vu l'intérêt de la présence du personnage de Maïwenn dans tout ça.

Un film en demi-teinte donc, plutôt réussi qui nous fait passer un moment intense.