dimanche 4 novembre 2012

Le ruban blanc

Das Weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte
Réalisé par Michael Haneke
Avec Christian Friedel, Ernst Jacobi, Leonie Benesch 

Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?



Rigoriste vous dites ?
Un Michael Haneke, si vous n'avez jamais essayé, ça ne s'aborde pas comme n'importe quel film, ça se prépare ou plutôt devrais-je dire on s'y prépare car vous pouvez parier que Haneke va vous parler du pire qu'il y a en nous. Son truc, au père Haneke, c'est la violence, mais pas celle que l'on a l'habitude de voir.

Le ruban blanc ne déroge pas à la règle et vous allez assister à une cruelle critique de plusieurs choses. En fait, chacun pourra tirer une leçon différente de cette histoire. Est-ce une critique de l'éducation rigoriste qui sévissait en ce temps là ? Le mal peut-il se cacher là où on l'attend le moins ? Y a-t-il un rapport entre tout ça et la montée du nazisme ? Les enfants sont-ils prêts à affronter la vérité crue ? Surement un peu de tout ça.
Pas de cadeau ni de faux semblant dans ce monde

Reste que le film est pour le côté purement technique une réussite. Le noir et blanc est parfaitement exploité avec des contre-jours et des scènes intérieures d'une beauté époustouflantes. Haneke est un perfectionniste et, franchement, on le ressent car les cadrages sont au cordeau, pas de place pour le hasard chez cet homme là. 
Un peu de douceur dans ce monde

Ensuite, le casting est énorme et la direction d'acteurs encore plus. Les enfants, en particulier, sont époustouflants de justesse. Les adultes ne sont pas en retrait pour autant et certains resteront gravés dans les mémoires (comment oublier cette jeune fille innoncente ?).

Si innocents ...
Puis vient le sujet. Alors là, c'est dur. Haneke ne nous prend pas par la main mais on comprend tout doucement l'horrible vérité qui se cache dans ce petit coin du monde. On ne peut que penser au Village des damnés car on est dans le même registre sinon, qu'ici, le propos est bien plus profond. Préparez-vous donc à assister à un moment rare, lent mais puissant. Tout le monde n'y sera pas sensible, c'est évident, mais ça vaut vraiment le coup d'essayer. Encore que pour rentrer dans le petit monde de Michael Haneke, il vaut peut-être mieux commencer par le plus proche de nous Funny Games ou encore l'étrange Caché.

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